Psaume 119 (6) - 4ème strophe (1ère partie)

Publié le par alainlarroque

LE   PSAUME  DE  LA PAROLE.

 

Psaume 119 / 25-32

 

 

1.                   Mon âme est attachée à la poussière: Rends-moi la vie selon ta parole !

2.                   Je raconte mes voies, et tu m'exauces: Enseigne-moi tes statuts !

3.                   Fais-moi comprendre la voie de tes ordonnances, Et je méditerai sur tes merveilles !

4.                   Mon âme pleure de chagrin: Relève-moi selon ta parole !

5.                   Éloigne de moi la voie du mensonge, Et accorde-moi la grâce de suivre ta loi!

6.                   Je choisis la voie de la vérité, Je place tes lois sous mes yeux.

7.                   Je m'attache à tes préceptes: Éternel, ne me rends point confus!

8.                   Je cours dans la voie de tes commandements, Car tu élargis mon cœur.

 


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LE   PSAUME  DE  LA PAROLE.

 

4ème     STROPHE

 

Les combats spirituels

 

Psaume 119 / 25-32                  

 

D

ans cette quatrième strophe, nous assistons aux  combats spirituels du psalmiste, intérieurs et extérieurs, et à sa prière au Seigneur de la vie en qui il avait foi.

 

A partir du moment où l'on est réellement engagé dans les voies de Dieu, et qu’on a le zèle de la Parole de Dieu, la chair et le monde du péché nous deviennent hostiles. Il nous faut nous dépouiller de la vieille nature qui a été  crucifiée à la croix avec Jésus, et nous revêtir sans cesse de la nouvelle nature créée selon Dieu, puis l’entretenir par une authentique communion avec le Seigneur et sa Parole.

 

Verset 25 : « Mon âme est attachée à la poussière : Rends-moi la vie selon ta Parole. »

L’âme du psalmiste touche à la mort qui est un retour à la poussière.

Psaume 44/26 : « Car, comme pour un deuil, nous nous roulons dans la poussière, plaqués à terre, oui à même le sol. »

Le Semeur

 

Qui peut dire, quand il se convertit, qu’il ne cédera jamais à la tentation, au péché ?

Personne ne peut avoir cette prétention, même si tout vrai chrétien, né de nouveau et baptisé en Jésus-Christ, est mort au péché, mort à lui-même, et vit de la vie même du Christ, étant devenu participant de la nature divine.

« Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui ; et il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu ».  [1]

L’apôtre Paul, conscient de cette vérité, fait part de cet autre aspect de la réalité, à savoir que la nature pécheresse et rebelle veut s’opposer en nous à toute vie de sainteté et d’obéissance totale. D’où la raison de sa plaidoirie dans Romains 7/7-25.

 

Note de la traduction le Semeur : « Les affirmations de Paul concernant la Loi dans les textes précédents pourraient faire penser qu’il la dénigre. Or, tel n’est pas le cas. La loi est sainte, juste et bonne. Elle devait mener à la vie, mais le péché l’utilise pour mener à la mort.

Le problème ne réside pas dans la loi, mais en l’homme ; face au commandement, il découvre son péché et fait l’expérience subjective de la mort. (v.7-13) Dans son amour de la loi de Dieu, il se découvre esclave du péché et se sent condamné à la mort (v 14-25). Le désir toujours inassouvi de mettre la loi en pratique témoigne qu’elle est bonne, mais il enferme l’homme dans son malheur et sa défaite face au péché. Seul Dieu l’en délivre par Jésus-Christ, notre Seigneur. »

 

 

 

Paul montre que tous, sans exception, ont besoin de la grâce de Dieu, pour que la loi du péché ne reprenne pas le dessus, mais, par la foi, nous en triomphons, et nous vivons constamment dans la victoire acquise par Jésus-Christ à la croix. Quand on est jeune dans la foi, on peut se laisser piéger par le diable et tomber dans le péché ; on ressent alors ce que le psalmiste a pu vivre à ce moment-là : « Mon âme est attachée à la poussière. »

 

A partir du moment où l'on a cédé à la tentation du péché sous quelque forme qu'il soit, une grande tristesse s'empare de notre être intérieur, et on ne peut plus se sentir bien. Au contraire, on ressent la nécessité de s'humilier devant le Seigneur, et de lui avouer notre échec en pleurant.

S’il n’en est pas ainsi, et si l’on fait comme si rien ne s’était passé, ne serait-ce pas le signe que la crainte de Dieu a disparu, et qu’on ne réagit pas en homme responsable ? Il ne faut pas tout banaliser, justifier, excuser, car on empêcherait peu à peu la conscience de réagir intérieurement.

C’est là un signe marquant de la fin des temps.

 

Dans l'Ancien Testament, tous ceux qui reconnaissaient leurs  fautes, prenaient le sac et la cendre, ou se mettaient dans la poussière, et en répandaient partout. Prenons l’exemple de Josué, lors de la désobéissance d’Acan : il déchira ses vêtements, se jeta à terre devant l’Arche, jusqu’au soir, ainsi que les responsables. [2]

 

Le psalmiste n'a pas perdu la foi dans la grâce de Dieu et dans sa Parole, alors il fait cette prière de  foi, qui exprime le cri de son cœur : il ne peut espérer qu’en Dieu et en sa grâce.

« Rends-moi la vie selon la Parole, conformément aux promesses de vie que tu as faites à ceux qui observent ta loi. »

« Vous observerez donc mes lois et mes statuts, parce que l’homme qui les pratique obtient, par eux, la vie : je suis l’Eternel. » Rabbinat F [3]

 

 Calvin pouvait écrire la pensée suivante : « Nous ne devons jamais prier, sans avoir à la main la clé des promesses. »

 

Rabbinat F. « (…), conserve-moi en vie »Ou encore : « Vivifie, ressuscite-moi, fais-moi vivre selon ta parole ; ou : comme le promet ta Parole. »

C’est une prière qui revient souvent dans la bouche du psalmiste: « Rends-moi la vie.. »[4]

 

Qui pourra le faire sortir de la poussière, où il a été terrassé, vaincu apparemment par la tentation et le péché ?

Il sait que Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais veut qu’il abandonne sa voie de désobéissance, de conflit avec lui et qu'il vive. Le psalmiste s’attache fermement à la vie de Dieu qui découle  de sa Parole, à sa bonté, à ses jugements et à ses promesses. Il prie, car il croit dans l’accomplissement de la Parole de Dieu, qui redonne espoir, quand tout est perdu humainement parlant ; elle a autorité sur toutes les forces du mal, de la tentation, de la mort, qui veulent maintenir l’homme dans une attitude de dépression spirituelle, le rendre aveugle au point de ne plus percevoir la porte de la délivrance. 

 

Verset 26 : «  Je raconte mes voies, et tu m'exauces : Enseigne-moi tes statuts ! »

Dans la traduction le Semeur : « Je t’ai exposé ma conduite, et tu m’as répondu (…) »

Prostré dans la poussière, le psalmiste ressent la liberté d’ouvrir son cœur, de faire connaître à Dieu sa conduite,  même s’il la connaît très bien. Il a appris, au contact de la Parole, qu'il ne faut rien cacher au Seigneur, qu'il est bon au contraire d'épancher son cœur devant lui, et d'examiner ses voies à la lumière de sa Parole. De son côté, Dieu teste ce cœur qui n’a rien à cacher.

Dans une autre version, c’est la pensée d’examiner ses voies devant Dieu qui ressort : en effet, le souci du psalmiste, c’est avant tout de plaire à Dieu et d’être sur le bon chemin.

« Et tu m'exauces. » peut aussi se traduire par: « Et tu m'as approuvé.» 

Prenons l’exemple d'Ezéchias, à qui le  prophète Esaïe est venu  dire  de mettre en ordre ses affaires, parce qu’il allait mourir. Ezéchias se tourna vers le mur et se mit à pleurer, parce qu’il ne voulait pas mourir : il pensait que ce n’était pas juste.

 

Puis il pria l’Eternel et lui  raconta le cheminement de sa vie : « O, Eternel ! Souviens-toi que j’ai marché devant ta face avec fidélité et intégrité de cœur, et que j’ai fait ce qui est bien à tes yeux ! »

Et il répandit d’abondantes larmes.

Ezéchias fut exaucé par Dieu, qui lui accorda un sursis de 15 ans. Malheureusement, ces quinze années n’ont pas été les plus brillantes de sa vie : il a commis des erreurs, qui ont eu des conséquences négatives après sa mort. [5]

Quand Dieu approuve ses enfants, il agit en leur faveur, en toutes circonstances, même quand ils passent par la vallée de l’ombre de la mort. Quand Dieu nous approuve, il dispose même le cœur de nos ennemis.

Quand Dieu nous approuve, nous pouvons être assurés de son exaucement, de sa présence, de sa grâce dans tout ce que nous entreprenons.  [6]

 

Verset 27 : « Fais-moi comprendre la voie de tes ordonnances, et je méditerai sur tes merveilles. »

Rabbinat F.:«Laisse-moi comprendre le chemin de tes préceptes, et je réfléchirai à tes merveilles. »

« Fais-moi discerner le chemin tracé par tes décrets, pour que je réfléchisse à tes merveilles. »  Le Semeur

 

Le psalmiste se comporte comme le disciple qui désire savoir ce que son maître attend de lui; il veut connaître sa volonté pour s'y conformer. Un désir profond l’anime, celui de marcher pleinement dans les voies que le Maître aura lui-même tracées, celles qui procurent la vie véritable, celles dont la Parole rend témoignage .

 

Esaïe le prophète pouvait dire de la part de Dieu : « Tous tes fils seront disciples de l'Éternel, et grande sera la prospérité de tes fils. »  [7]

Transcription Kuen : « Tous tes enfants seront instruits par le Seigneur, et la prospérité de tes fils sera grande. »

Dans la pensée du Seigneur, tous ses enfants sont des disciples qu’il veut  instruire.

Le chrétien, qui a l'esprit du disciple, aime se laisser enseigner et diriger dans les voies de son maître, et il connaît la prospérité d'ordre spirituel.

Combien de fois Jésus a amené ses disciples à l'écart du bruit de la foule, sur une montagne, pour les enseigner, pour prier avec eux.

« Jésus, voyant la foule, monta sur une colline. Il s’assit, ses disciples se rassemblèrent autour de lui, et il se mit à les enseigner. » [8]

Dans notre culte personnel, sachons nous mettre à l'écart, pour écouter le Maître qui veut nous faire connaître ses voies, sa justice ; c’est ainsi que nous pourrons devenir des hommes de Dieu accomplis et propres à toute bonne œuvre.

« Et je méditerai sur tes merveilles. » dit le psalmiste, qui a déjà découvert les richesses de la Parole.

Le disciple est à l’école de Dieu, pour chercher à lui ressembler, et pour faire toute sa volonté. Il a besoin de découvrir son Maître et ses œuvres, afin d’avoir avec lui une vraie communion de cœur. Il a besoin de méditer sur les merveilles, les miracles, la beauté des œuvres de son Maître, et d'entretenir par là sa foi.

Le disciple a besoin d'acquérir une bonne vision de son Seigneur, et de le connaître tel qu'il est, tel que sa Parole le révèle, pour que sa confiance en lui grandisse, et qu’il puisse bénéficier de toute sa grâce.

 

Plus le disciple est au contact de son Maître, plus sa personnalité déteint sur lui, au point qu’on ne voit plus en lui que le Maître, on n’entend plus que le Maître, et  c’est la vie du Maître qui émane de lui.

 

 

Verset 28 : « Mon âme pleure de chagrin (est privée de sommeil), relève-moi selon ta parole. »

On peut aussi traduire par : « Ma vie est remplie de tristesse. »



[1] 1 Jean 3/9

[2] Josué 7/6.  Job 2/12

[3] Lévitique 18/5.

[4] Psaume 119/88 - 93 - 107 - 149 - 154 - 156 - 159.

[5] 2 Rois 20/1-5.

[6] Psaume 81/14-17.

[7] Esaïe 54/13.

[8] Matthieu 5/1-2.

Publié dans Série "Psaume 119"

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